à propos du traitement médiatique de l'islam
Dans leur course effrénée vers l’audience, les médias ont tendance à privilégier le sensationnel, à mettre en avant ce qui alimente les peurs et les fantasmes. C’est ainsi que les médias, dans leur traitement de la violence politique commise au nom de l’islam, ont fini par laisser peu de place à la nuance et à l'analyse historique et sociologique.
Les raccourcis, le simplisme conduisent vite à l’amalgame, un musulman même s’il vit paisiblement sa religion est vite rendu responsable de crimes commis par d’autres, un simple lieu de culte d’un quartier devient aux yeux de certains un nid de terroristes. Ces raccourcis et ces amalgames sont en plus renforcés par les positions simplistes et manichéistes de certains intellectuels ou de responsables politiques et religieux, (Redecker, Devilliers, Benoit X, …) et par la mise en scène médiatique qui entourent en général de telles déclarations.
En encourageant la médiocrité et la paresse intellectuelle, les médias ont participé à la fabrication d’un « islam imaginaire », à l’essentialisation du musulman et à la stigmatisation de "l’Autre" musulman.
Le récent procès de cinq incendiaires d’une mosquée à Annecy vient confirmer la responsabilité des médias dans la montée de la haine et dans l’incitation à la violence raciste. En effet lors de ce procès, l’un des incendiaires criminels Nicolas Paz a déclaré au tribunal pour justifier son acte que : «Quand on parle de votre religion, c'est très souvent pour parler de guerres ou d'extrémisme. Dans de petites têtes comme la mienne, on écoute la télé, la radio, et l'amalgame se fait tout seul».