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  • Les regrets de Newton

    Alors que le grand Issac Newton gisait sur son lit de mort, quelqu'un lui demanda ce qu'il regrettait le plus en quittant ce monde. A la surprise général de ceux qui l'entouraient Newton répondit "ce que je regrette le plus c'est de ne pas avoir connu le plaisir de la chair". En effet, Newton n'avait jamais connu de femme. Hélas pour lui, il était trop tard quand il a réussi à mesurer la gravité de la chose.

     

    © Saïd Bailal

  • Lettre ouverte à l'homo-sapiens

    Les strates de la stratosphère ne sont plus sphériques,
    depuis que l'Homme, cet "accident biologique" a nommé cette course effrénée de spermatozoïdes amour !

    Les strates de la stratosphère ne sont plus sphériques,
    depuis que Kepler et son orchestre mathématique rythment la danse en solo de chacune de nos galaxies !

    Hooooooooouuuuuu !
    Je te conspue Homo-sapiens,

    toi et tes érections,
    de fer et de béton,
    offertes à l'orgasme suicidaire des talibans !

    Hoooooooouuuuuuuuu !
    je te hue race supérieure,

    Que le verbe renie ta chair,
    Que la parole soit rendue au désordre de l'atome,
    Que survienne un autre Adam,
    et nul besoin de Satan,
    pour lui faire croquer la pomme !

    Hoooooooouuuuuuuuu !
    je te conspue Homo-sapiens,
    bug de l'an zéro de l'univers
    © Saïd Bailal

  • Paroles d'un vieil indien

    Je suis un vieil Indien, mais je refuse de marcher en file indienne

    Je suis hors d’atteinte,
    Hors du temps,

    Hors de votre temps,
    Celui que vous mesurez avec le tic-tac de vos horloges,
    Hors du temps que vous épuisez avec vos comptes à rebours,
    Et qui s’évanouit dans vos rêves,

    Moi, je veux vous parler d’un autre temps,
    Du temps qui a échappé au Big Bang,
    Et dont l’unité de mesure est l’éternité,
    Du temps qui ignore hier et n’engendre point de futur,
    Du temps dont je suis l’horloge parlante,
    Moi, le vieil Indien qui refuse de marcher en file indienne,

    Je suis Arabe !
    Adorateurs du Billet vert, construisez vos tours,
    Elles ne m’intéressent plus,

    Je suis Juif !
    Et vos gaz ne peuvent plus m’asphyxier,

    Je suis Manouche !
    Et vos poules ne sont pas assez grasses à mes yeux,

    Vous me reconnaissez ? - Non !

    Alors, inutile d’interroger vos fichiers,
    Inutile de feuilleter vos dictionnaires,
    Mon seul diplôme, C’est mon casier judiciaire,
    Aussi vierge que les pages de vos manuels d’histoire,

    Il vous suffit de donner la parole à vos non dits,
    Il vous suffit de lire le silence de vos constitutions,
    Pour me reconnaître,
    Moi, le vieil indien qui refuse de marcher en file indienne.


     © Saïd Bailal

  • Comment rendre la mort attrayante

    Qu’offrons-nous à nos enfants comme nourriture de leur imaginaire ?
    . Une télévision loftisée, monnaie d’échange dans l’espace de leurs rêves,
    . Des produits du marketing Disney comme héros, icônes éphémères, sans profondeur,
    . Une musique à faire fondre la glace au chocolat à la sortie d’un MacDo.

    Avec quels ingrédients agrémentons-nous l’idéal de bonheur de nos progénitures ?
    . La froideur d’un corps, clone absurde de nos papiers glacés,
    . La monotonie d’un boulot, quand ils ont en un, rythmé par le froissement des fiches de paye,
    . Un tas de ferraille, carrosse pour une cendrillon sans pointure,
    . Quatre murs pour entourer la télé-reine qui trône en déployant ses ailes comme écran à leurs rêves.

    Il ne faut pas s’étonner alors, quand ce jeune américain, ce déraciné de nos banlieues, ou ce desperados anglais s’en vont chercher leur salut de l’autre côté du miroir, attirés par le mirage d’un monde merveilleux qui a disparu de nos stocks oniriques, inondés par nos artifices creux.
    Il ne faut pas s'étonner si certains choisissent la mort, lorsqu'on ne leur offre que le choix entre nos stars et miss, bien réelles mais inaccessibles, et les soixante-douze vierges, irréelles mais accessibles à leurs yeux au prix de la mort !
    © Saïd Bailal

  • Entre orient et occident

    Lorsque j'étais enfant, il m'arrivait certains soirs de ne pas entendre le marchand de sable passer. J'allais alors me plaindre à ma mère. Elle me conseillait d'écouter mes os ("shess iyekhssen nek" en rifain, un dialecte berbère marocain).

    "Ecouter ses os" signifiait pour ma mère entamer un voyage à l'intérieur de soi. Faire le bilan de sa journée. Si on n'a rien fait qui puisse déranger notre conscience, le sommeil finit par nous gagner. Sinon il fallait changer de comportement le lendemain, pour retrouver le sommeil et la paix de l'âme.

    Pauvre enfant que j'étais, soumis très tôt aux affres de sa mauvaise conscience et condamné à être le comptable de ses propres erreurs.


     

    Arrivé en France, j'ai appris qu'il suffisait de "compter les moutons" !
    Point de poésie. Le sommeil et la paix de l'âme sont une affaire de calcul algébrique.
    Pauvres moutons ! non seulement ils nous servent à assouvir nos appétits carnivores, mais aussi à s'acheter une bonne conscience.


     

    "Ecouter ses os" ou "compter les moutons" : deux visions philosophiques du monde.
    Au lieu de choisir entre les deux, j'ai appris à compter mes os tout en écoutant le bêlement des moutons me caressant avec leurs douce laine.

    C'est ainsi que les os et les moutons m'ont aidé à inventer une nouvelle géographie ou l'Orient et l'Occident se profilent main dans la main sous le même horizon.

    © Saïd Bailal