L'Orient et la beauté
La beauté est une rencontre.
Il y a quelques siècles vivait dans le désert d'Arabie, un grand poète nommé Jamil. Il tomba amoureux de sa cousine Boussaïna. Il en fut tellement épris qu’il écrivit de très beaux poèmes, chantant la beauté de sa bien aimée, comparant l’éclat de sa chevelure au beau ciel d’une nuit d’Arabie, décrivant l’étincelle de son regard qui rendait jalouse la lumière, célébrant la blancheur d’ivoire de sa peau et sa silhouette de gazelle.
Un riche marchand de tapis, habitant à l’autre bout du désert entendit ces poèmes, il tomba, lui aussi, amoureux de Boussaïna. Il décida, alors, de tout quitter pour partir à sa rencontre. Il vendit ses cent chameaux, ses tapis, ses chèvres, quitta ses quatre femmes, ses vingt six enfants et partit à dos de chameau.
Le voyage dura deux mois. Il fut épuisant, le riche marchand fort d’amour, brava tous les dangers : les scorpions, les serpents, les brigands, la soif et la chaleur étouffante.
Arrivé dans le village de Boussaïna, il voulut la rencontrer. Les villageois l’informèrent qu’elle était en train de puiser de l’eau à la source du village.
Quand il fut auprès d’elle, son cœur battait très fort. Il l’appela, quelle fut sa surprise quand elle se retourna.
- Ô mon Dieu, quelle horreur ! Comment ai-je pu tout sacrifier pour une telle laideur ? s’écria notre marchand.
Furieux, il s’empressa d’aller trouver le poète Jamil afin de le tuer. N’était-ce pas lui la cause de tous ses malheurs ?
Le poète Jamil errait dans le désert chantant ses poèmes.
Le marchand brandit un sabre et hurla :
- Tes poèmes m’ont trompé sur la beauté de Boussaïna. J’ai tout perdu à cause de ta poésie. Prie Allah, car ton heure est arrivée.
Jamil lui répondit :
- Ô égaré ! tu n’as pas su la regarder avec mes yeux, tu n’aurais vu alors que les beautés de Boussaïna.
Retourne chez tes proches, et sache reconnaître la part de beauté qui est en eux, elle illuminera le restant de tes jours.
© Saïd Bailal
Commentaires
sans voix je suis et je demeure, merci pour cette belle leçon
qui souligne bien que même si l'on dit que la beauté est subjective .... il y'a mieux à dire la beauté est en chacun de nous elle n'est pas singulier mais pluriel !
amicalement lillytwill
Il est bien vrai que la beauté est une rencontre.
Première fois que je viens sur ton blog. Il est plein de sagesse. C'est un réel plaisir que d'avoir parcouru tes derniers posts. Dommage de ne pas avoir trouvé encore une page qui te montre. La photo des gens parle beaucoup d'eux aussi mais d'une autre façon...
Je reviendrai te lire avec grand plaisir.
Cela s’appelle faire la part des choses.... La beauté ca ne se cherche pas dans le dehors mais dans le dedans .
trés joliment raconté Kalima .
beauté et laideur sont deux soeurs jumelles;celui qui croit en reconnaître une des deux est un menteur enivré par le filtre de son propre regard halluciné.
C'est beau. Merci.
je ne peux que reprendre le mot de Nathalie:c'est beau.merci
Merci pour ces posts/moments où l'on renoue avec l'essentiel, où un conte fait sens, où quelques mots enrichissent à nouveau le quotidien, où, enfin, l'on abandonne le concret, le triste et les désarrois pour retrouver enfin le monde et les autres .
Alors (gmc) je choisis la folie et le mensonge de la beauté
car je suis séduit par celle de ce conte
et je n'y discerne aucune laideur
pas railleur (sourire) je préfère l'erreur qui enrichit ce monde
que la justice de la lame qui racourcit le réel
et lui coupe les ailes
Luc
du fagot des Nombreux
Rechercher la beauté, tout un programme.
a+ Lpv
Oui Kalima , c'est un beau conte ..et une grande leçon .
Celui qui se croit un grand sage libéré des identifications n'a pas compris que la beauté à laquelle il fait allusion n'est pas la beauté dont parle ce conte .
La beauté "esthétique" , sensuelle , dépend des gouts de chacun , de sa culture . Il suffit de regarder les actrices célèbres en 1930 pour voir que les canons de beauté ont changé , que cette beauté là est completement subjective . Et qu'elle n'a que peu de valeur car elle ne tient pas compte de la personne elle même .
La beauté dont parle le conte est justement , au contraire , celle de la personne , vue non pas avec les yeux , mais avec le coeur , avec l'intelligence du coeur , au delà du jugement .
Que celui qui parle de façon si sévère , si dure , d' " un menteur enivré par le filtre de son propre regard halluciné"
voie que cette beauté là n'est pas la soeur jumelle de la laideur .
Chacun voit en fonction de ce qu'il EST , pas en fonction de ce qu'il croit être .
N'est-il pas le plus important que de voir avec le coeur ?
Le "physique" sans âme flétrit si vite, tandis que la vraie beauté qui transparaît au-delà de l'enveloppe charnelle dure et grandit même avec les expériences et les échanges riches et profondes.
Ah ! si sur le chemin du retour vers le poète, le marchand avait trouvé au sol "ton" miroir brisé, il aurait pu y découvrir le vrai visage de la laideur, celle de l'intolérance.
Salutations:
a yemma yemma les poétes de l'autres fois, y'en a méme qui sont mennaient des guerres a cause de la beauté,je site antar ben cheddad,et sa bien aimé abla.
Salam.
Bonjour Kalima,
De la laideur nait la beauté. Que de rêves charrient les mots, mais que de blessures nous affligeons-nous en acceptant de laisser nos fantasmes nés des mots nous guider.
Il est des êtres beaux, mais si fades et dont le regard ne laisse transparaitre qu'indifférence et vide. Et il est des êtres que l'on découvre sous ce masque normatif appelé laideur.
Ton récit est magnifique car il nous rappelle à nous pauvres humains qui recherchons l'amour absolu que ce dernier ne dépend que de nous. Nous passons notre vie à ériger des normes de beauté concernant l'objet de nos désirs alors que souvent il suffit de regarder autour de nous tout près. Pauvres humains, n'apprendrons-nous jamais?
J'en ai bien peur... comme toi, Loula que l'homme n'apprenne jamais l'essentiel !
merci d'être passé sur
http://wprowadzeniarnoijne4.blogspirit.com
(mais je ne suis ni islamo-nazi, ni néo-totalitaire... gauchiste j'admet....)
CIMETERRE
La beauté ne se trouve que dans mon coeur
Et elle n'existe nulle part ailleurs
Mon coeur en a croisé des chevaliers
Et des émirs et des vils meurtriers
Celui qui lit dans mon coeur le sait bien
Il est mon frère sans qu'il n'y ait de lien
Tous ceux qui écoutent dans l'indicible
Connaissent l'écho du pur invisible
Au-delà des mots d'acier qui rutilent
Au-delà des opinions très futiles
Dans la clarté de mon regard éteint
Resplendit la lueur d'un clair matin
Sans qu'il n'y ait personne pour savoir
Qui est l'auteur absent de ce grimoire
Peu m'importe les stériles attitudes
Seuls comptent les fruits de la plénitude
Bonne rencontre. Ravie de lire un conte aussi profond. C'est encore plus parlant que le film arabe, où le voyageur tombe réellement amoureux de Boussaina et l'épouse...
Quoi de plus subjectif que la beauté ?
Mais le plus beau miroir pour une femme,
c'est les yeux de celui qu'elle aime.
C'est une histoire très belle.
Salut,
Le pèlerin vagabond a enfin réussit une capture d'écran.
A voir : http://lepelerinvagabond.skynetblogs.be
a+ Lpv
Comme quoi, nous sommes à moitié ce que sont les autres, chaque regard apporte à notre visage un peu plus de laideur ou de beauté !
première visite sur ton blog. Et très belle note sur la perception de chacun de la beauté. ;-)
j'ai lu quelques pages, très interessantes, je reviendrais lire la suite. Quand aux leçons, on n'en reçoit jamais assez! merci !
Il est très beau ce conte.. j'aime beaucoup les contes orientaux.
Cela m'apaise.
merci
Dire que je n’ai jamais ressemblé au marchand en quête de sa satisfaction purement égoïste de vouloir posséder la beauté pour lui même en lui donnant pour nom amour, histoire de mieux se leurrer sur lui-même et de ses véritables aspirations serait mentir. J’aime trop la vie pour m’être enterré dans cet enfer. La souffrance que génère une telle attitude m’a montré le chemin qui mène réellement vers les autres. La beauté n’est pas un objet mais l’interaction des âmes qui cherche la voie de la vraie liberté.
"La beauté est une rencontre.
François Cheng"
Il a dit une fois aussi, que l'on ne vit que pour quelques rencontres.
+
;-)
Et je rajouterais une chose, dixit Larbi: "Cela s’appelle faire la part des choses.... La beauté ca ne se cherche pas dans le dehors mais dans le dedans . "
Je ne suis pas d'accord. Quand l'intérieur rayonne avec une intensité superbe, l'extérieur en est atteint: les sages ne sont-ils pas souvent magnifiques ? Et puis dans les plans d'existences supérieurs que connaissent les bouddhistes, le monde est incomparablement beau. L'ordre émerge du chaos (fractales, formes des cristaux, fleurs, ou d'un artichaud par ex. (je viens d'en manger un :D )), eh bien cet ordre, c'est cela qui fait la beauté. Si l'intérieur est en accord avec cet ordre, (=harmonie) la beauté apparaît.
Oui la beauté est une rencontre
elle suppose un accord entre celui qui regarde
dans son mouvement pour aller au devant de ce sur quoi il pose le regard
et le lieu qui reçoit ce regard
et qui parfois participe en l'accueillant.
La beauté n'est pas ici ou là
elle est partout
ceci dit
il est des humains qui savent tordre les chairs pour forcer le coeur à se serrer
où créer des races de chiens semblables à leur tourment intérieur.
surtout ne pas écouter
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/ULTRA/ULTRA20060415.ram
et ne pas lire la suite de mon commentaire (un peu long)
------- Ultracontemporain France Culture (!?)-------
Partenaire Particulier Du 18/02/2006 au 22/04/2006
Expositions / Visites
Provence-Alpes-Côte d'Azur
"Existe-t-il une alternative à la mode du spectaculaire et du monumental, aujourd’hui de mise sur la scène artistique contemporaine ? Peut-on imaginer une autre forme de réception que celle proposée par les œuvres interactives et relationnelles qui ne cessent de rassembler les « tribus » et les « communautés », et de penser la relation au spectateur en termes d’échange social - et par ailleurs le plus souvent anonyme ? Ces questions ne cessent d’alimenter les recherches que nous effectuons en tandem depuis bientôt deux ans. Partenaire Particulier, premier volet d’un cycle d’expositions à venir, tente d’apporter des éléments de réponse en présentant une sélection d’« œuvres à spectateur unique » qui sont venues peupler le champ de l’art. Autrement dit, des installations, objets, ou dispositifs de face-à-face avec l’artiste, qui s’adressent à un seul spectateur à la fois, le plongent dans l’œuvre ou le connectent à celle-ci et parfois même lui fournissent le point de vue à adopter.
Du scandaleux Etant donnés… de Marcel DUCHAMP, mettant en scène un corps féminin dans une position érotique à découvrir à travers un trou de serrure, à l’étrange expérience proposée par Gregor SCHNEIDER lors de Die Familie Schneider où le spectateur était invité à visiter par deux fois des familles et des maisons jumelles, en passant par les Perceptual Cells de James TURRELL qui bousculent les fondements de notre perception, ou encore des Upside Down Glasses de Carsten HÖLLER qui, comme des prolongements artificiels de nos corps, nous convient à faire l’expérience privée d’un monde à l’envers au cœur d’un espace public, la liste est longue des dispositifs à la fois contraignants et accueillants qui invitent le spectateur à une course en solitaire.
Si, à l’instar des œuvres interactives, ces dispositifs mettent le spectateur à contribution, c’est bien la radicalisation de leur adresse circonscrite au champ de l’intime qui autorise une relecture contemporaine. D’abord parce que, solitaires et "claustrophiles", ces dispositifs conduisent à la mise en place en creux d'un anti-spectacle, et par conséquent, à une redéfinition du statut du spectateur. D’autre part, parce que, naturellement anti-conviviales, elles présupposent un scénario antérieur au lieu de monstration qui s'achève par l’affirmation d’un espace symbolique, dernier bastion autonome et privé, investi par une succession d'individus et non plus par une communauté, ce public tant convoité.
Au-delà de mises en images qui abordent avec distance la question de l’expérience en solitaire (dans la vidéo d’ABSALON, c’est l’artiste en personne qui joue les rats de laboratoire et nous offre un mode d’emploi des gestes à effectuer dans l’une de ses fameuses « cellules », tandis que l’artiste belge Patrick EVERAERT présente une photographie énigmatique qui met en scène un individu isolé et mis en observation au cœur d’un complexe cellulaire), c’est bien le spectateur qui est au centre des attentions de ces œuvres à usage privé.
Tour à tour élu, privilégié ou cobaye, celui-ci prend différents visages : celui de l’hypnotisé, chez Olivier DOLLINGER, quand il est invité à entrer en contact avec l’artiste mort de son choix par l’intermédiaire d’un médium. Celui du désir – et de son pendant, la frustration – chez Loris GRÉAUD, dont sa seule présence suffit à déclencher l’arrêt immédiat d’un film dont le son lui parvient depuis le début de l’exposition. Ou encore le visage de la patience et de l’incommunicabilité chez Tatiana TROUVÉ et son Module d’attente, soit un siège à deux assises qui met dos à dos les individus dans un écho sonore. Le spectateur, par ailleurs, est plus que jamais responsabilisé ; sans lui la partie ne peut avoir lieu : que deviendrait par exemple l’attaché-case de Francesco FINIZIO qui retransmet dans l’espace les modulations cardiaques de celui qui le porte si personne ne l’utilisait comme tel ? Et le dispositif dédoublé de Samantha RAJASINGHAM, un dialogue aveugle entre deux personnages, qui ne prend de sens que si le spectateur endosse le point de vue imposé par l’artiste ?
Autant d’objets – fauteuil, cellule, téléphone, casque – qui semblent volontairement piochés dans un environnement familier, déjà destinés à un usage privé. Radicalisant le propos du livre, comme objet du quotidien destiné à un usage privé, Marcelline DELBECQ ne rend accessible son histoire (dont vous êtes le héros) enfermée dans une vitrine qu’à celui qui lui fera la meilleure proposition - se gardant le privilège d’estimer seule la valeur et la nature de la proposition qu’elle retiendra - jouant ainsi et encore une fois d’un sentiment de frustration récurrent dans ces « œuvres à spectateur unique ».
Constituées en espace-temps autonomes qui échappent souvent à la vocation « publique » du musée, ces œuvres définitivement non consensuelles, apparaissent au fond comme de véritables pôles de résistance au cœur d’une société télé-surveillée à outrance où le tout visible est roi, où le quart d’heure de célébrité et la mise en scène de l’intimité (on pense ici bien sûr à la téléréalité) s’affichent comme des valeurs sûres du bien être. A l’inverse, ces dispositifs aux allures de bunkers, souvent clos et aveugles, se positionnent en réaction à cette spectacularisation forcenée du moi et à un discours sur l’œuvre qui se ferait aux dépens de l’expérience plastique. Qu’ils apparaissent tantôt sous la forme de cellules, de refuge protecteur ou d’espace minimum de survie, ces dispositifs hantent et se déplacent dans le champ de l’art contemporain, prenant des allures de manifestes politiques pour le secret, l’expérience, l’autonomie et, pourquoi pas, une certaine forme d’érotisme.
Glissez une pièce dans la fente de la machine-monolithe de Francesco FINIZIO qui ouvre l’exposition, et soyez partenaire particulier d’une expérience inédite."
Claire MOULÈNE & Mathilde VILLENEUVE
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lard contemporain ?
quand le but est de ne pas être consensuel
où est passé le beau ?
Ceci dit
parfois quand le guide est génial
... (sourire²)
Luc
le bateleur,
c'est sympa ton explication (gmc n'a pas lu la tartine du milieu) mais ton énoncé contient des présupposés non-démontrés, à commencer par le fait que tu ne sais pas ce qu'il y a au dehors de cet univers que tu appelles "moi" (où se forme la couleur: dans les yeux, en-dehors des yeux aucune preuve tangible que la couleur existe, existent seulement des ondes électro-magnétiques qui, par essence, sont neutres en termes de couleur; pour les formes, c'est encore plus génial, l'humanité n'a aucune connaissance réelle en matière de morphogénèse - création des formes- ; ceci est valable pour tous les sens: sans goût, pas de saveur; sans odorat, pas d'odeur, etc..); tout ce que contient ton énoncé est en fait basé sur des conventions tout ce qu'il y a de plus superficielles (ceci n'est pas un jugement de valeur, c'est un constat).
si la beauté existe donc, elle est en toi et tu la projettes sur des formes indistinctes dont tu ne connais pas la nature (c'est ce que raconte le conte de boussaïna en fait), étant donné que tu ne te fies qu'à leur apparence sensorielle (que tu crées toi-même).
Oui, gmc.
Mais comme tu le dis, puisque ce que j'appelle le principe du monde (ce qui est neutre = en-soi neutre), n'a peut-être que peu d'intérêt pour nous. Nous sommes incarnés, nous devons faire avec, nous connaissons telle sensibilité dans tel contexte, ce n'est pas important de chercher quelque chose que, par notre condition, nous ne pouvons atteindre (le noumène et systèmes d'ordonnencement des noumènes).
Donc, tout est question d'évolution. La beauté, de par son caractère, permet cette évolution.
le [puisque] de la première phrase est a virer, sinon, c incompréhensible :D
Ce que j'en retiens
dans mon combat qui ne date pas d'hier pour la beauté contre une forme de décadence
de notre société occidentale
bien fait pour elle
c'est que je préfère lire et relire
les beaux textes posés ici
oui ailleurs
que participer même de loin
aux expérimentations batardes que nous offre lard con(temporain)
(pardon Luc je ne dirai plus de vilains mots (sourire)
En fait
je ne crois pas être si "spécial" dans l'univers que la beauté puisse n'apparaître qu'en moi
(je serais créateur de quelque chose ? ... une sorte de dieu ?)
Il me semble que la science est à la fois très modeste et très orgueilleuse
peut-être plus encore que celui qui croit en un dieu
(je n'ai pas besoin de ses hypothèses)
non
je préfère considérer qu'il n'y a pas plus
en moi
qu'hors de moi
je préfère croire qu'à chaque fois que je pense quelque chose
j'ai un peu de retard sur ce monde qui m'environne
et donc
que quelque part ce que j'ai conçu existe.
Donc
faisant cette hypothèse du
"le monde ne tourne pas autour de l'esprit de l'homme"
(qui est encore bien plus réducteur que l'hypothèse de Ptolémée)
je pense que si la beauté existe - parfois - en moi
en perception
elle existe tout autour de moi
en potentialité
qui ne demandent qu'à s'actualiser dans notre rencontre
...
il me reste à tenter d'être
disponible
pour cela
(je me répête)
le don des larmes est essentiel.
Luc Comeau-Montasse
du fagot des Nombreux
"je serais créateur de quelque chose ? ..."
Créateur d'un regard et guide pour les autres à apprécier avec ce même regard.
D'accord avec ton commentaire Luc.
J'ai quand même écouté l'émission que tu déconseillais, ATTENTIVEMENT !
Je ne croyais même pas que ça pouvait être à ce point...
J'ai notamment fixé mon oreille attentive en direction du "talentueux preneur de sons" - Dominique Petigand - qui ne sait même pas articuler et parler français... Quel talent !
Je crois que l'analyse pointue de son interview pourrait révéler bien des choses... Un raté des arts plastiques qui rentre dans le mur du son ! (Çon avec la cédille ? Tu crois ?)
Je déteste les fumistes vaniteux et prétentieux !
Pour Kalima : Ton conte "L'orient et la beauté" est merveilleux, vraiment magnifique ! Merci de nous l'avoir offert.
N'est-ce pas sensiblement le même thème que "La belle et la bête" ce conte de la gouvernante Normande, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont :
http://www.fh-augsburg.de/~harsch/gallica/Chronologie/18siecle/Leprince/lep_bell.html
Relisez ce conte très édifiant, avec un esprit neuf.
1)"La Belle, se voyant seule, sentit une grande compassion pour cette pauvre Bête. Hélas! disait-elle, c'est bien dommage qu'elle soit si laide: elle est si bonne! "
2) "Quelle fut sa surprise! la Bête avait disparu, et elle ne vit plus à ses pieds qu'un prince plus beau que l'Amour, qui la remerciait d'avoir fini son enchantement."
Oui, la vraie beauté est dans le coeur et dans la perception profonde que l'on a des autres.
Eternel débat. La beauté est-elle dans la chose regardée ou dans l'oeil de celui qui regarde?
Pour prolonger le propos de Cadichon (qui aurait tout de même pu lire ce qui a été dit avant -sourire- )
Il y a trois thèses à propos du regard
- quelque chose qui va de l'oeil vers ce qui est vu
- quelque chose qui va de la chose vers l'oeil
- une combinaison des deux
c'est tout le sens (la dernière) que l'on trouve dans
la notion de "rencontre" plusieurs fois exposée.
Manque tout de même alors
la notion de temps ou plus exactement de durée
car tout ce qui est vivant s'insère dans cette dimension orientée (comme la rivière, impossible - du point de vue de l'eau - à remonter)
c'est l'irruption de ce temps qui m'intéresse dans la notion de beauté
et si quelqu'un a une piste
elle est la bien venue
comment la beauté s'exprime-t-elle dans la durée
autrement qu'en se dégradant ?
Luc Comeau-Montasse
du fagot des Nombreux
Comme il y a une citation de François Cheng en exergue, je signale son ouvrage "Les peintres de la voie excentrique" consacré, en partie, à la représentation du vide. Superbe.
très bien votre blog, je vous en félicite de tout coeur
à vous lire
Pierre
"La beauté est une rencontre" - François Cheng
"Toute beauté est singulière" - François Cheng. C'est le titre de son livre sur les peintres chinois de la voie excentrique que j'ai cité.
c'est connu, ce qui est beau pour l'un ne l'est pas pour l'autre!
bien heureusemnt.
comme dirait Oscar Wilde
"La beauté est dans les yeux de celui qui regarde"
Mon ame à son ame s'est prise
Sans attendre d'avoir un corps
Puis quand la vie en nous fut mise
Puis au berceau , et puis encor.......
L'amour a grandi avec nous
Si fort qu'apres notre trepas
Sa promesse toujours tiendra.
JAMÏL
Les arabes et l'amour anthologie poétique
traduit par Hamdane Hadjadji et André Miquel
merci Kalima pour ce poème qui dit des choses essentielles. (C'est aussi le message d'un de mes livres préférés "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux")
Ce serait bien aussi d'appliquer la formule à soi-même, pour mieux se supporter (certains jours!)
Bien sûr, bien sûr, la beauté intérieure ! On la reconnaît bien quand on "les" voit se retourner sur le bronzage et les décolletés qui "les" croisent !
Soyonssérieux, la beauté existe dans les yeux de chacun et elle est sensible au coeur lorsqu'elle émane d'un être qui dégage une aura. Des femmes très laides ont vécu de grandes passions (par ex. Pauline Viardot, soeur de La Malibran -on a dit d'elle qu'elle était plus que laide ! - a été adorée par Tourgueniev qui a tout quitté pour elle...).
Mais, à mon avis, dussé-je vous paraître un brin superficielle, il vaut mieux être plutôt jolie, ça facilite les relations ! Et ça évite la mauvaise foi. Cela dit, nous avons tous beaucoup de charme et nous aimons le conte du Poète Jamil... Ah ces poètes !
la beauté est dans les yeux de celui qui regarde.
un beau conte
merci pour ton commentaire
je cherche une fresque des illustrations orientalistes
dans le meme genre que celle là
si vous avez une adresse à proposer ...
merci
ambre > on peut trouver des minatures ou des enluminures persanes, arabes et ottomanes éparpillés dans plusieurs sites,
en particulier dans les suivants :
http://www.arte-boutique.fr/fr/GALERIE_20PHOTO_20_3A/4950,CmC=915606,CmPage=4950,CmPart=com.arte-tv.arteshop,productId=627156.html
quelques miniatures et des liens sdans l'article de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Miniature_Persane
quelques miniatures réalisé par un artiste iranien contemporain :
http://www.iranian.com/Arts/2001/October/Present/o1.html
http://www.iranian.com/Sep95/Kamane_Eshq.html
Personnellement, je pense que la laideur est dans le coeur des hommes.