les identités multiples
Seules les identités multiples sont belles. Mahmoud Darwich.
Je n’aime pas le mot « racines », et l’image encore moins. Les racines s’enfouissent dans le sol, se contorsionnent dans la boue, s’épanouissent dans les ténèbres; elles retiennent l’arbre captif dès la naissance, et le nourrissent au prix d’un chantage: « Tu te libères, tu meurs! » Amine Maalouf.
On nous dit, et voilà vérité, que c'est partout déréglé, déboussolé, décati, tout en folie, le sang le vent. Nous le voyons et le vivons. Mais c'est le monde entier qui vous parle, par tant de voix bâillonnées.
Où que vous tourniez, c'est désolation. Mais vous tournez pourtant. Edouard Glissant.
Jamais dans l'histoire de l'humanité les humains ne se sont autant rencontrés, côtoyés et mélangés. Les mariages mixtes se multiplient de plus en plus. Dans certaines régions comme en Europe, les frontières se sont effacées. Les obstacles culturels et nationaux à la communication se sont presque effondrés grâce aux moyens de transport et de communication modernes. Il est devenu possible de ne pas concevoir de contradiction par le fait d'avoir plusieurs identités simultanément.
Et paradoxalement, jamais les crispations identitaires n'ont été aussi grandes.
De nombreux Juifs hier partisans de l'universalisme et de l'humanisme se sont repliés actuellement sur une seule appartenance et une unique identification, à Israél.
Les Européens champions, durant les siècles passés, de l'humanisme et depuis la fin de la seconde guerre mondiale chantres de l'entente mondiale, sont entrain de glisser vers l'idéologie la plus restrictive et exclusive, l'extrême droite.
Les Musulmans qui avaient jadis été les plus cosmopolites, acceptant l'existence en leur sein de multiples confessions et cultures, sont en train de restreindre leur identité à leur seule appartenance religieuse.
Comment expliquer ce paradoxe ?
Est-ce les angoisses et les frustrations engendrées par une globalisation qui tend à effacer toute spécificité et à dépasser l’Etat-nation?
Est-ce les derniers sursauts, avant l'effondrement définitif, des nationalismes ?
Commentaires
Ben, non, cce n'est pas uin paradoxe. La rencontre n'a de sens que si il y a des différences. Sinon, c'est de la purée.
A l'origine des crispations, des repliements, de la fermeture à l'autre, il y a sans doute la peur. Magnifique thème de réflexion(s) en tout cas !
Cette idée du dernier sursaut avant l'effondrement
des nationalismes exacerbés
elle me rassure
car elle est ouverte
à l'amitié pour tout ce qui nous est commun:
l'humanité.
A la premiere lecture de ton billet, j'ai automatiquement pensé à Edward Said et cette citation
" Je pense que l'identité est le fruit d'une volonté. Pas quelque chose donné par la nature ou par l'histoire. Qu'est-ce qui nous empêche, dans cette identité volontaire, de rassembler plusieurs identités ? Moi, je le fais. Etre arabe, libanais, palestinien, juif, c'est possible. Quand j'étais jeune, c'était mon monde. On voyageait sans frontière entre l'Egypte, la Palestine, le Liban. Il y avait avec moi à l'école des Italiens, des juifs espagnols ou égyptiens, des Arméniens, c'était naturel. Je suis de toutes mes forces opposé à cette idée de séparation, d'homogénéité nationale. Pourquoi ne pas ouvrir nos esprits aux autres? Voilà un vrai projet. "
Pourquoi on ne s'ouvre pas aux autres ? Parce que c'est simple. C'est un raccourci. C'est une lâcheté.
Pourquoi on se cloisonne dans une identité, souvent ephemere ? Que veut dire avoir "UNE" identité ? N'est ce pas la négation de l'être; et de son unicité en quelque sorte ?
Tant de questions...
Ayoub.. au carré
Ce n'est pas parce que vous avez une identité métissée ou pas une identité précise que vous devez imposer au monde votre identité.
D'autres, ils sont la majorité dans ce pays, sont Français depuis des générations et, contrairement à la vulgate officielle, pas le fruit de mélanges, sinon à la marge (grand bien leur fasse) : c'est une culture différente de la votre. Fort bien.
N'imposez pas votre culture d'origine aux gens de ce pays. Etre Français, c'est aimer Celui qui a permis que ce pays existe : le Christ, lequel nous a enseigné l'amour et le pardon de l'autre. Cela reste notre culture, notre foi, notre vie et non les haines recuites.
C'est aussi aimer et connaître tout ce qui de Saint Denis que nous fêtons aujourd'hui, à sainte Genevière, à sainte Thérèse de l'Enfant Jésus au bienheureux Charles de Foucauld, de Clovis à Philippe Auguste, de Louis XIII consacrant la France à la Sainte Vierge Marie, à ceux qui prient en silence aujourd'hui dans les monastères séculaires, l'ont bâti, des cathédrales à ces avenues parisiennes que le monde entier vient voir, a fait et continue de faire de la France, la Fille Aînée de l'Eglise, c'est-à-dire par exemple aujourd'hui le seul pays capable de faire reculer l'Empire du moment dans les guerres qu'il fait mener à ses séides au Liban.
Pays qui partout recherche la paix et non la guerre (raison pour laquelle figure sur ses étendards non des aigles, des lions, des léopards belliqueux, mais des fleur de lys, symbole de Marie, symbole de la paix).
Mêlez vous à ce pays puisque vous avez la chance d'y être, apportez lui votre richesse, mais, trop centré sur votre origine, ne croyez pas lui imposer votre culture dans l'ignorance de la sienne.
Bonne vie.
Vous prenez le problême à l'envers.
C'est lorsque l'on sait qui l'on est, que l'on n'a pas peur de l'autre. Une identité confuse, mal affermie, fait de l'autre quelqu'un de menaçant.
Parce que dans ce pays, depuis trente ans, les soixante huitards ont abandonné sinon trahi, vicié la transmission de tout ce qui constitue l'identité française que les gens aujourd'hui disent STOP et redemandent ce dont on les a privés.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
Vous le faîtes pour vous. Supportez que ceux d'ici le fassent à nouveau pour eux.
"La France a décidé de redevenir la France. Et elle invite le monde à s'en accomoder" De Gaulle
fffffffffffff > Dans le choix et la définition de notre identité, il est évident qu'on fait le tri et qu'on s'arc-boute sur des préjugés, des conditionnements ou surtout sur ce qui nous convient le mieux en guise de valeurs, et qu'on s'arrête à certaines périodes de notre histoire et à certains faits pour en faire des références. Etes vous bien sûr que les vôtres soient éternelles et intangibles ?
Pour tout vous dire, elles ne me conviennent pas. Mais pas du tout. Personnellement je me vois comme occitan. Mes ancêtres vivaient infiniment mieux sous les comtes de Toulouse qu'après l'invasion de la soldatesque du Nord. En tant que cathares, ils étaient infiniment plus humains et charitables que les catholiques. C'est mon droit de revendiquer cette identité. Je fais comme vous : je choisis dans mon passé ce qui me plaît le mieux et j'escamote le reste : Néanderthal, les gaulois, les cathos convertis de force après l'éradication du catharisme, et j'oublie dans la liste mes ancêtres formés par l'école laïque, laquelle leur a appris à bouffer du curé. Je suis occitan, prêt à poser des bombes pour défendre mon identité... comme vous vous posez des conditions dans votre discours. A quel titre ? Au nom de quelles réalités ? parce que vous représentez quoi au juste ?
Le lys, les rois de France, Saint-Denis on peut en parler... A Saint Denis par exemple, plein de "métèques" sont enterrés, en l'espèce nos anciens rois qui étaient tout sauf français : Ils avaient du sang espagnol, italien, portugais, allemand, autrichien et arabe. Mais oui ! Pour ce qui est de Louis XIV (descendant du roi Alphonse IV du Portugal, lui-même descendant du Cadi de séville Ismail Ben Abbad), il est assez vraisemblable qu'il descendait du Prophète. Autrement dit à Saint Denis est peut-être enterré un "sherif", un cousin de Mohammed VI. Viendra donc un temps où se posera la question légitime de transformer la basilique en mosquée. Ou de la partager. Pourquoi pas ?
Sur votre référence à la "fille aînée" de l'église, le concept a sans doute eu un sens politique quand la France était une puissance mondiale et qu'elle avait le pouvoir d'imposer ses valeurs ou suffisamment de prestige pour le faire, et quand tout le monde, peu ou prou, bon grè mal gré, allait à la messe. Aujourd'hui, la fille aînée va mal : les couples, pour plus de la moitié, ne sont pas mariés. Ils sont hors sacrement et commettent ignominieusement le péché de chair (avec assiduité :-) ). Je ne suis pas sûr qu'un enfant sur 10 soit baptisé.Il doit y avoir dans ce pays, à côté des gens qui s'en fichent, autant de catholiques pouvant réellement se réclamer du catholicisme qu'il y a de gens d'origine musulmane. Notre identité, c'est ça aussi.
Dans quelques décennies, la "France" d'aujourd'hui - déja très différente de celle dont vous vous réclamez - aura disparu, se sera fondue dans des réalités plus vastes à la manière par exemple du Quercy, aujourd'hui racheté par les anglais et les hollandais pour y passer leur vacances ou y venir en retraite, et dont plus personne ne parle la langue, où plus personne ne roule les "rrr", où les maisons récemment construites à l'orée des villages ressemblent à celles qu'on trouve en ile de France, en Lorraine, en espagne ou afrique du nord...
Il me semble que le débat sur l'identité, tel qu'il a été ouvert, l'a été intelligemment.
@fffffff, yves t'a répondu en partie, mais j'aimerais rajouter quelque chose,
je pense que dans ta perception de ce qu'est la France et "être Français" tu as sauté quelques siècles. La France a certes été, il y a quelques siècles, la fille aînée de l'Egise mais elle s'est émancipée. Une partie des Français ont fait la révolution et une grande partie d'entre eux se sont fortement éloigné de l'Eglise et le sont encore.
Tu as oublié aussi que la France a entre temps colonisé de nombreuses contrées; ce qui a influencé non seulement son destin mais aussi son visage. On peut ne pas apprécier son nouveau visage, mais c'est un fait dont on ne peut faire abstraction.
La France actuelle s'est donc construite à partir de plusieurs couches qui se sont non seulement superposées l'une sur l'autre mais elle se sont interpénétrées profondément. Vouloir polir le nouveau visage de la France pour ne retrouver qu'une de ces couches est non seulement une erreur mais c'est une chose impossible.
Quelques réponses pour l'instant !
C'est le discours "officiel" qui "saute" dix huit siècles.
Et celui de "Kalima" est très minoritaire en dépit de l'audience que lui donnent les médias.
Les recherches "généalogiques" supposées de Yves confirmeraient au pire ce que je disais : à la marge. Avec ce type de recherche, nous descendons tous de SAint Louis, aussi, ne l'oubliez pas.
Votre idée de la vie catholique est terriblement réductrice.Il est vrai que les médias et malheureusement, parfois, l'Eglise contribue à ce qu'elle paraisse ainsi.
Vous faîtes assaut d'érudition régionaliste pour démontrer des vérités (peut-être) mais marginales.
Sur tout le continent, ce sont les baptêmes des premiers rois qui ont permis la fusion par mariages des élites puis de tous les peuples entre "ethnies" différentes. Clovis, :le franc, épousa une Birgonde. Récared en Espagne, Vensceslas en Bohème, Miezko en Pologne, etc..
Quant à poser des bombes, cela est puni par la loi. Aucune cause ne justifie la violence gratuite, non raisonnée, non proportionnée, etc. Convainquez les popultiaons de votre région par le verbe. Sinon, restez pacifique.
Quant à la Fille Ainée de l'Eglise, qu'elle lest encore, le titre importerait peu si les valeurs ne demeurait. Il serait un reproche pour notre pays. Cf. l'interpellation de Jean-Paul II au Bourget : "France, fille ainiée de l'eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Es-tu fidèle à 'allailance àavec la sagesse étrnelle pour le bien des peuples et la grandeurde l'homme?." C'est ce que nous voyons quand la France est le seul pays à imposer, au Liban, la paix aux Etat-Unis et à leur séide qui la fait.
Je ne suis pas nominaliste. Ce qui m'importe ce sont les faits. Mais quand les faits sont là pourquoi refuser un titre qu'il n'est pas en notre puissance de retirer : les dons de Dieu sont sans repentir.
Oui, comme le dit Viviane
ta dernière hypothèse est encourageante
Je fais partie de ceux qui pensent que la croyance influence la réalité
Il faut faire le pari de l'homme
Une proximité soudaine a surpris le plus grand nombre
et provoqué des replis
une seconde respiration permettra peut-être un nouveau rapprochement
à nous de la provoquer
chaque de sa goutte, sa brindille, sa perle ou son souffle.
"quand on n'est plus victime de la croyance à la personnalité, on n'est plus sujet au désir et à l'attachement." (Soûtra de l'entrée à Lankâ II,49, Vème siècle, Fayard 2006)
"Les idées fictives se nourrissent
des erreurs suscitées par les apparences.
Ces idées sont donc le réel
puisque les apparences ne sont pas des idées." (Soûtra de l'entrée à Lankâ X,58)
Au nombre des idées fictives régissant l'existence de l'humanité, il en est une extraordinairement puissante qui donne la réponse à tes questions: la peur.
de plus, tu es dans le monde de Brazil ou de Lord of war maintenant, inutile de poser la question en termes politiques, le pouvoir a changé de main.
poser la question en termes politiques revient à regarder le passé. (soit dit en passant, c'est la seule chose que sache faire le processus mental dans son activité de géomètre)
PASSEPORT
L'identité se clarifie
Au-delà du rêve ordinaire
Plongée dans l'océan de nuit
La lumière étreint l'atmosphère
De la Vie
Les ombres s'immaculent de froid
Dans l'absence de désir
Et tombent les manteaux des rois
Dans l'agonie d'un resplendir
D'autrefois
Fugace est le temps qui berce
Comprend-le avant qu'il ne verse
Personne n’était préparé à l’actualité des dernières années , tout le monde a été pris de court . Du coup les gens ont le réflexe de se replier dans leurs communautés ils y trouvent une assurance .
Le métissage . le salut viendra, à mon sens, par le métissage notamment par les liens des mariages et d’unions familiales. Encourager les couples mixtes, voir en cela une chance et non un acte suspect.
C'est l'argent qui dresse les peuples les uns contre les autres. Lalibéralisation fiancière. L'ouverture à tout va des frontières. Dans une maison toutes fenêtres et toute sportes ouvertes, on attrape froid. Il aut savoir ouvrir et fermer la fenêtre selon la météorologie.
Quoi de plus stupide et borné qu'un croyant, sinon deux?
Aux croyants, quelle que soient leurs confessions, je préfèrent ceux et surtout celles, qui doutent, et ne se contentent pas des fariboles pour attardés martelées par les curetons et les mollahs.
Qu'une majorité de bovins décident de croire que le vacher n'a d'attention que pour le bonheur de son troupeau, ne fait pas de la "vérité" qu'il dispense la seule que puisse concevoir l'animal promit à l'abattoir.
"L'on a toujours tord d'avoir raison trop tôt"
Que (l'immaculée) conception de certains fou de dieu s'arrête au moment des croisades, quand bien même ses derniers seraient de plus en plus nombreux, ne devrait pas empêcher ceux qui croient encore et malgré tout à l'universalité du savoir et en l'obligation de partager celui ci pour faire croître toujours d'avantage l'arbre de la connaissance, en place de sa confiscation au nom du profit, du dieu unique ou de je ne sais quel autre aberration n'ayant pour résultat que de l'abattre comme n'importe quel autre monument croisant la barbarie des hommes.
... ne devrait pas LES empêcher d'espérer en un monde où le partage des connaissances seraient non seulement un droit inaliénable mais le plus sacrés de tout les devoirs de ceux qui prétendent au statut d'être Humain et non d'appartenance à la famille aussi étriquée que consanguine d'une région comme d'une religion...
Un jour, Matisse fut pris d'inquiétude en pensant à la diversité phénoménale qui caractérisait l'ensemble de ses oeuvres. Il éprouva le besoin de les réunir toutes, pour essayer de trouver un point commun entre elles, sorte de marque d'identité.
Lorsque toutes furent devant lui, il les contempla longuement, puis finit par conclure: "eh bien, tout ça, c'est moi."
oui les identités multiples sont belles parce qu'elles offrent un eventail de traits de gouts......elles satisfont un besoin fondamental celui de conquerir car chaque identité que l'on acquiert correspond à un desir de s'adapter de se surpasser
seulement le besoin d'ancrage est toujours present surtout en periode de doute et de conflits ....quoi de mieux que les racines
quoi de plus familier
Daniéla,
dans un monde où 6,5 milliards d'individus ne savent pas répondre à la question "qui suis-je?" autrement que par des colportages de croyances, force est de constater qu'il n'existe sur cette terre que des croyants, dont bien évidemment tu fais partie.
en quelque sorte, ton commentaire parle de toi, non?
Justement non, sceptique par nature, je hais la fausseté, (pardonnez moi ce jeux "d'homo" sur les "fausses sceptiques" ;-) et n'accepte aucune vérité autrement qu'au conditionnel.
Pour le moment je constate simplement que:
"Ne croient que les naïfs, ceux dont la mémoire ou le sens de l'observation ne savent se passer d'œillères ni de l'interprétation d'un tier, incapables de se forger leur propre opinion".
Et donc VIVE LA FRANCE.
En 1948-1918, quand Jaurès, une belle âme, eut expliqué aux ouvriers que la guerre était la guerre des canoniers et des aciéristes, tous les ouvriers se rendirent le lendemain en masse pour la mobilisation générale.
trente ans "d'internationalisme" avait buté sur une réalité indépassable : l'amour de la France.
Grâce à eux, nous parlons français. Merci.
Et donc VIVE LA FRANCE.
En 1948-1918, quand Jaurès, une belle âme, eut expliqué aux ouvriers que la guerre était la guerre des canoniers et des aciéristes, tous les ouvriers se rendirent le lendemain en masse pour la mobilisation générale.
trente ans "d'internationalisme" avait buté sur une réalité indépassable : l'amour de la France.
Grâce à eux, nous parlons français. Merci.
daniéla,
tu dis ceci:
Pour le moment je constate simplement que:
"Ne croient que les naïfs, ceux dont la mémoire ou le sens de l'observation ne savent se passer d'œillères ni de l'interprétation d'un tiers, incapables de se forger leur propre opinion".
en-dehors du fait que ceci est un jugement de valeur justifié uniquement par ta propre auto-surévaluation, il serait judicieux que tu te confrontes à la question suivante:
donc, dis-nous qui constate ces affirmations que tu poses, qu'on puisse évaluer le niveau de compréhension de lui-même de celui qui observe car une observation prétendument objective nécessite trois termes:
- le sujet observant
- le phénomène de l'observation
- l'objet (ou personne ou situation) observé
donc, si on ignore qui est celui qui observe, que peuvent bien valoir ses observations et constats? le parfum d'un courant d'air anodin, rien de plus.
on t'écoute, chère non-croyante...
"seuls les ânes ne doutent pas" Montaigne
Enfin, on peut avoir la croyance en tout ce que l'on voudra, (formatée par les cadres de la pensée elle-même conditionnée par l'éducation, les hasards de l'existence, la personnalité etc...) et tout autant, Dieu merci, se remettre en question. Sans considérer que ce soit une déviance.
J'ai été moi-même fort déçue de "revoir" quelque peu le concept de la religion, parce que bien entendu, j'envisageais les choses autrement. Mais il eut été plus simple et plus CONFORTABLE DE CROIRE, tout simplement, ce qui m'avait été enseigné.
La constante, c'est que l'on a l'impérieux désir de croire en quelque chose de plus haut, de plus grand que le monde, que la vie, que les êtres. Peut-être simplement, parce que l'être est plus que cela, plus que cette entité dérisoire.
Mais c'est également le fait qu'il est très compliqué de se repenser complètement, d'accepter les différences de l'autre, chacun pensant que c'est son périmètre qui peut être ainsi menacé.
En fait, les problèmes économiques d'un pays ne dérivent pas de l'immigration et cela se sait. Ne soyons pas simplistes !
Une ouverture d'esprit c'est le vent de toutes les libertés, l'inclination (ça me rappelle un comment de Kate ! ) envers les autres, c'est comme une fête à la maison...
C'est l'embourgeoisement, l'argent, le confort qui rendent l'être inquiet de perdre ce qu'il possède. Et que possède-t-il vraiment ? il finit par ficher le camp ds les campagnes, ds le Larzac, ou ds un jungle pour vivre autre chose que des plaisirs frelatés.
Mais l'autre peur, celle des faibles, c'est aussi la haine qui se met en place contre les inégalités, la mauvaise foi des conflits, les provocations religieuses, la non-reconnaissance ... C'est une barrière légitime devant l'hégémonie. Pourtant, si tout divise le monde d'aujourd'hui , dans le même temps, les communications, les technologies, les sciences aussi, semblent vouloir l'unifier.
Qui l'emportera de la folie des hommes ?
La compassion, c'est cette qualité d'amour par laquelle un Dieu s'est fait homme, et bien plus encore, un homme est réellement devenu un Dieu.
Pour répondre à gmc,
le commentaire était inspiré par une des constatations attribuées à Diogène, lors de sa conversation avec Alexandre (de Macédoine).
La peur de l'autre, quelque soit le nom qu'on lui donne, peut être la pire comme la meilleure des choses, en nous permettant d'éviter de reproduire les mêmes erreurs par une confiance exagérée, mais aussi en nous privant d'opportunités formidables, car en voulant nous protéger des nuisances des "démons", nous nous privons aussi de la rencontre enrichissante des "anges", pour répondre à la Fédération Française de Fist Fucking Fondamentalement Fascisante...
"Dieu serait de retour une fois de plus parmi vous que vous le lapideriez comme tout vos semblables".
Quand je lis certain post, je ne peu m'empêcher d'espérer qu'il s'agit d'ironie, de second degré ou d'autodérision tant leur propos semblent ressusciter le genre de fantôme obscurantistes digne de l'inquisition, que l'on aimerais laisser profondément enterré aux coté de leurs reliques moyenâgeuses.
A ffffffffffffffffffffffffffffffffff,
Désolée ffffffffff mais ce qui a fait la France ce n'est pas le Christ sinon nous n'aurions pas à commémorer la St Bart., les prisons de Louis XI ou l'absolutisme de L14. Lui était amour. Les Francs ne sont pas tombés de l'Arbre et sont venus eux aussi des steppes avec leur baluchon.
Non ce qui à fait la France de tous temps ce sont les français, leur contradictions et leurs coups de gueule, et ne t'en déplaise le siècle des lumières est passé par là.
A bon entendeur
Endora > "seuls les ânes ne doutent pas" dis-tu en citant Montaigne. Ils ne doutent peut-être pas, mais il leur arrive d'hésiter, entre l'abreuvoir et la mangeoire par exemple. L'hésitation n'est-elle pas une esquisse du doute ? :-)))
Daniela > Vos propos concernent-ils tous les croyants ou simplement les prosélytes qui se sentent obligés de bassiner et d'indisposer autrui avec des certitudes qui ne sont absolues et définitives que pour eux-mêmes ? Est ce qu'il est permis de douter et de se demander s'il ne constituent pas une fraction des croyants, et si cette fraction n'a tout simplement pas fait une mauvaise digestion de textes ? Chez les autres croyants, est ce qu'il est permis de douter et de se demander s'il n'existe pas une différence profonde entre ceux qui s'interrogent sur la distinction entre foi et raison (à un moment où la raison impose par exemple le port de capotes lors des rapports sexuels) et ceux, réellement admirables (avis personnel) comme l'Abbé Pierre ou soeur Emmanuelle, qui consacrent leur vie à soulager les détresses des plus faibles ? Moi, je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions.
Concernant les identités multiples qui est un débat central aujourd'hui, il y a une foule de questions à poser et de réponses à donner. Notamment sur la composante "religieuse" de ces identités, parce qu'elle existe à des degrés divers (jusqu'au rejet) chez chacun ? Qu'est ce qu'il reste de mon héritage religieux ? Qu'est ce qui dans cet héritage est véritablement religieux ? Qu'est ce qui est simplement culturel ou civilisationnel ? Pourquoi assiste-t-on à une montée des intégrismes musulman et chrétien ? Pourquoi ces gens des deux bords se radicalisent-ils au lieu de s'ouvir ? Est ce que la découverte en cours des autres est nécessairement le prélude à des affrontements aussi bestiaux que les guerres de religions en Europe ? Est ce que la découverte progressive de la religion de l'autre, d'une composante de son identité, n'offre pas une chance de se regarder, c'est à dire de se remettre en question, et d'aller à tout ce qui est commun et véritablement essentiel ?
Des questions comme celles-ci, il y en a une foule. J'ai des bouts des réponses seulement, très partielles sans doute. Et une conviction, difficile à étayer et à argumenter : à savoir que les identités multiples sont une chance parce qu'elles créent des ponts humains entre des mondes qui se côtoyaient tout en restant étanches l'un à l'autre ou en s'interpénêtrant seulement au plan physique (brassage de population), matériel (échanges de marchandises, bouleversements des modes de consommation, d'habillement, de transports...), culturel. Mais pas sur l'essentiel. Pas sur ce qui me semble être quelques constantes chez tous les hommes : questions sur l'amour, positionnement face à autrui, besoin de croire, d'espérer, ou simplement besoin de chercher des rapports sociaux qui permettent de vivre en paix.
Cher Kalima,
Je venais te lire espérant te voir jouer avec les mots. Là, ce sont les passions qui se déchaînent. On n'a pas besoin de chercher loin pour se rendre compte de la diversité qui nous habite et nous façonne. Mince, je pensais que le net n'avait de frontières, je découvre que certains veulent l'incorporer dans l'Hexagone.
Hou les pénibles discussions:-)
Mwah
Quelle est mon identité? Qui suis- je? Je suis Atlante, nord africain, Amazigh ( berbère), j' ai hérité d'une langue, de valeurs, d' une vision du monde et de la vie, d' une Histoire belle et tragique.
Depuis des millénaires l' Autre, le conquérant, le " supérieur", le vecteur de la " paix", de la " civilisation", du " salut divin" a tenté de m'apprivoiser, pour mieux me posséder et m' éradiquer, mais je suis resté moi même, car je suis fidèle à mon identité.
J' entends préserver cela car c' est ainsi que je suis, que je suis enraciné dans ce monde, c' est ce qui me permet d' exister et de me confronter- pacifiquement- à l' Autre. Mon identité est aussi valable que celle d' un Autre. Je n' entends l' imposer à personne et je reste ouvert aux échanges, aux emprunts et à la générosité, à la curiosité.
Que l' on ne m' impose pas de fausses identités, basées sur des principes religieux ou civilisationnels supposés être meilleurs, salvateurs. C' est le début de l' oppression et du déni, du racisme et des haines.
Au nom de ces principes hypocrites, car se prétendant altruistes, il n y a en définitive que le désir de pouvoir et de domination:
je parle arabe et je déclame la poésie arabe mais je refuse de m' arabiser, tant je ne suis pas Arabe et je combats l' impérialisme outrancier de cette idéologie.
Je ne suis pas français pourtant je suis viscéralement francophile, j' aime Montaigne, Ronsard mais je ne renie pourtant pas ce que je suis, ni ma différence amazighe.
Quand mon identité est menacée par des oppresseurs je réagis comme "ffffff", je m' insurge; par dignité et par amour de la diversité humaine. J' estime les Autres tant qu' ils reconnaissent ce que je suis et me permettent de le rester.
Le problème ds les relations sociales, c'est que, dès qu'il y a différences, l'on pense qu'il y a menace, agression. Le problème...
Notre identité ?
... Ronsard, Lamartine, Molière, Guillaume de Machaut, Josquin de Prés, Lully, Stendhal, Mauriac, Gide, Madame de La Fayette, La Fontaine, Le Vau, Le Notre, Cyrano de Bergerac, Sully, Henri IV, Turenne Condé, Sainte Geneviève, Saint François de Sales, Chambord, François Villon, Zola, Anatole France, Victor Hugo, Lous XIV, Saint-Simon, Saint-Simon, Proudhon, Maistre, Chamfort, Yourcenar, Du Bellay ("France, Mère des arts, des armes et des Lois), Saint Bernard, Rocamadour, Bordeaux, Bourgogne, Sainte-Baume, Versailles, Lyautey, Barrès, Nancy, Maurras, Matzneff, Lamartine, Napoléon III, Pétain, De Gaulle, Clovis, Clotilde, Philippe Auguste, Philippe le Bel, Houellebecq, La Reine Margot, Voltaire, Saint Denis, Sainte Blandine, Bienheureux Charles de Foucauld, Marie-Antoinette, Fouquier-Tinville (hélas !), Robespierre (id.); Miabeau, Marivaux, Julien Green, Alfred de Musset, Chopin, Lavoisier, Buffon, Bayle, Gallimard, Du Guesclin, Saint Louis, Dreyfus, Charles VII,...
J'ai évité le plus possible comme dans les manuels scolaires de littérature les noms contemporains afin de n'alimenter aucune polémique.
Bonjour Kalima, cela faisait longtemps !
Que de passions dis donc pour quelque chose qui est pourtant pas si difficile à vivre au quotidien. Mais de quoi ont-ils peur ?
Multiples ne veut pas dire cannibale... si ?
Quand un grand vent souffle, tu as froid : même si c'est le vent de la liberté. Et quand tu as froid, tu t'emmitouffles bien serré dans ton manteau que tu refermes sur toi jusqu'au col...
Voila une réponse possible ...
Quelle importance!!! Suis francaise mais je ne me suis jamais sentie comme telle...J'ai pas de problemes d;identite : suis humaine!!! Suis pas un animal ni un objet... les Arabes, les Africains, les Grecs, les Turques sont mes freres humains... L'Histoire doit etre apprise mais on ne doit pas en tirer des etats d'ames!!! Aimez vous sincerement les uns les autres, soyez humains avec tous peu importe ce que vous etes...et ce que vous serez...Edward Said avait raison quelque part mais c'est comme toujours le vrai problemes ce sont les enjeux financiers ou les ressources des pays... Ce ne sont guere ce que valent les gens dans la pratique, alors combattons-nous tout doucement pour un changement qui sera durable esperons-le... Belle et bonne annee 2007 a tous et belle fetes a tous ceux qui celebrent quelque moment important pour eux et qui leur permet un vrai retour a l'humanisme... Nous y arriverons a nous connecter tous pour le meilleur!
J'aimerais reproduire l'illustration avec les masques et les visges. Quelles sont les coordonnées de l'original?
Merci
Florence
Juste un petit mot en passant pour dire que j'ai apprécié ces citations, qui font un post intéressant.
Amartya Sen, le prix Nobel d'économie récemment appelé par notre président pour le conseiller en la matière, a écrit un livre sur ce thème : "identité et violence : l'illusion du destin". Il y montre comment l'idée même d'identité est fanstamagorique, tant nous sommes tous autant que nous sommes pétris d'influences multiples, de sources diverses qui font de chacun d'entre nous un monde à part.
Notre identité ? Un patchwork d'éclats multiples, un kaleïdoscope d'influences, une pluie de paillettes... J'ai eu l'occasion d'écrire en son temps un billet sur le sujet.