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poésie - Page 4

  • Entre cafards et punaises

    Tous les cafards se ressemblent

    au point que j'en arrive à me demander

    "Mais comment font-ils donc pour se distinguer ? "

    Tandis que Nous, les Punaises

    Ah ! nous, les Punaises...

    Anouar Benmalek "ma planète me monte à la tête" éditions Fayard

  • L'univers fractale des derviches tourneurs

    le philosophe-poète Persan Shahrestani du 11ème siècle a écrit :

    "Sache que le monde tout entier et un miroir,
    dans chaque atome se trouvent cent soleils flamboyants.

    Si tu fends le cœur d’une seule goutte d’eau,
    il en émerge cent purs océans.

    Si tu examines chaque grain de poussière,
    mille Adam peuvent y être découverts…

    Un univers est caché dans un grain de millet ;
    tout est rassemblé dans le point du présent…

    De chaque point de ce cercle,
    sont tirées des milliers de formes.

    Chaque point, dans sa rotation en cercle
    est tantôt un cercle, tantôt une circonférence qui tourne
    "

    un siècle avant lui le grand poète soufi Rumi chantait à peu près la même chose dans un poème sublime, qui est merveilleusement symbolisé et illustré par la danse des derviches tourneurs

  • Boire ou ne pas boire : that is the question !

    Deux hommes dans le désert en plein jour,

    l'un dit à l'autre :

    - tu vois, tout ce désert m'a donné soif, mais je n'ai pas bu !

    l'autre lui répond :

    - tu vois, moi tout ce désert ne m'a pas donné soif, mais je boirai quand même.

    conte soufi

  • Poè-m-onde

    Les couchants et les générations.
    Les jours et aucun ne fut le premier.
    L'eau, sa fraîcheur dans la gorge d'Adam.
    Le Paradis ordonné.

    L'oeil qui lit la ténèbre.

    L'amour des loups à l'aube.
    La parole.

    L'hexamètre.

    La glace.
    La tour de Babylone et la superbe.
    La lune que regardait
    la Chaldée.
    Les grains de sable sans nombre du Gange.
    Chuang-Tzu, le papillon qui le rêve.
    Les pommes d'or aux îles du couchant.
    Les pas du labyrinthe vagabond.
    Le tissu infini de Pénélope.
    Le temps circulaire des stoïciens.
    L'obole mise entre les dents de la mort.
    Le choc dont l'épée grève la balance.
    Chaque goutte d'eau lâchant la clepsydre.
    Les aigles, les fastes, les légions.
    Jules César au matin de Pharsale.
    L'ombre que sur la terre font les croix.
    Les échecs et l'algèbre du Persan.
    Les traces des longues migrations.
    Les royaumes subjugués par l'épée.
    Les flots ouverts, la boussole incessante.
    L'écho de la montre dans la mémoire.
    La hache qui fait justice d'un roi.
    Des armées devenues poudre incomptable.
    La voix du rossignol au Danemark.
    Le scrupuleux tracé du calligraphe.
    La glace où se reflète le visage de l'homme qui va se suicider.
    L'or avide.

    La carte du tricheur.
    Les formes de la nue dans le désert.
    Chaque avatar du kaléidoscope.
    Chaque remords, chaque soin, chaque larme.

    Il a fallu toutes ces choses, toutes
    pour que nos mains aient pu se rencontrer
     
    J.L Borgès