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Etat des lieux - Page 9

  • Comment rendre la mort attrayante

    Qu’offrons-nous à nos enfants comme nourriture de leur imaginaire ?
    . Une télévision loftisée, monnaie d’échange dans l’espace de leurs rêves,
    . Des produits du marketing Disney comme héros, icônes éphémères, sans profondeur,
    . Une musique à faire fondre la glace au chocolat à la sortie d’un MacDo.

    Avec quels ingrédients agrémentons-nous l’idéal de bonheur de nos progénitures ?
    . La froideur d’un corps, clone absurde de nos papiers glacés,
    . La monotonie d’un boulot, quand ils ont en un, rythmé par le froissement des fiches de paye,
    . Un tas de ferraille, carrosse pour une cendrillon sans pointure,
    . Quatre murs pour entourer la télé-reine qui trône en déployant ses ailes comme écran à leurs rêves.

    Il ne faut pas s’étonner alors, quand ce jeune américain, ce déraciné de nos banlieues, ou ce desperados anglais s’en vont chercher leur salut de l’autre côté du miroir, attirés par le mirage d’un monde merveilleux qui a disparu de nos stocks oniriques, inondés par nos artifices creux.
    Il ne faut pas s'étonner si certains choisissent la mort, lorsqu'on ne leur offre que le choix entre nos stars et miss, bien réelles mais inaccessibles, et les soixante-douze vierges, irréelles mais accessibles à leurs yeux au prix de la mort !
    © Saïd Bailal

  • Le désenchantement de la lune

    La nuit dans le désert, le ciel est d'une profondeur religieuse, profondeur accentuée par la nudité du paysage.
    Les étoiles semblent y être des milliers de torches allumées pour célébrer la déesse lune, pour rendre plus éclatante sa transparence et plus profond son mystère.


    Inspirés par ce paysage, les Arabes accordèrent beaucoup d'importance à la lune. Ils adoptèrent le calendrier lunaire, et deux des piliers de l'islam sont déterminés par l'astre de la nuit. Bref, la lune devint pour les Arabes le symbole de la perfection, du mystère et de la grâce. Jusqu'au jour où les Américains y posèrent leurs pieds. Ils montrèrent alors un payasage de désolation. La lune n'est que ravins et poussière. Elle ne recèle aucun mystère, elle ne brille d'aucune beauté.


    Ce fut un petit pas boîteux pour les Américains et un grand pas dans le vide pour les Arabes !

     

    © Saïd Bailal