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Etat des lieux - Page 7

  • La voix des Arabes libres.

    Une partie de l'Occident s'entête à n'entendre du monde arabe que le chant des corbeaux, elle contribue ainsi à amplifier leur chants au détriment d'autres voix qui chantent la liberté et la justice.

    Abdellatif Lâabi est un exemple d'une voix libre ouverte sur le monde, une voix qui milite comme il le dit pour un "sursaut de l'humain en l'homme".

    j'ai choisi de publier un de ses textes pour faire entendre une autre voix que celles qui se déversent actuellement sur les médias.

     

    "Ici La voix des Arabes libres. La voix de ceux, celles qui ont décidé de briser la loi du silence, combattre le mensonge, redonner la voix aux sans voix, faire entendre le cri des suppliciés, rejeter les chaînes de la soumission, dénoncer les grandes et petites lâchetés, démasquer les assassins et leurs commanditaires, mettre à nu les mécanismes de la corruption et du pillage, lever le voile sur les misères matérielles et morales, bref, s’insurger contre la fatalité et libérer le cours de l’espoir.

     

    Nous émettons de quelque part. D’un lieu inconcevable pour l’imagination courte des tyrans, de leurs sbires et des paternalistes de tout acabit. Désert primordial où la parole rebelle fut conçue, où l’arbre de la mémoire surgit, plongea ses racines dans la terre assoiffée de justice, déploya sa frondaison pour accueillir la palabre des chercheurs de vérité aux lèvres gercées d’énigmes, à la face inspirée par le message d’errance.

     

    Ici La voix des Arabes libres. Hommes et femmes refusant l’uniforme simiesque, le garde-à-vous, l’hymne vengeur, les bruits de bottes, les marches forcées, les barbelés de la patrie, la bêtise des consensus, la peste de l’orgueil, la prison de l’unique langue, de la religion unique, le folklore débilitant des signes distinctifs : coiffures, couvre-chefs, fichus, barbes, maquillage, médaillons, pendentifs, anneaux, chapelets, amulettes et toute la quincaillerie bimbeloterie ayant servi depuis belle lurette à berner les peuples innocents. Autant de linceuls prévus pour nous dès le berceau que nous lacérons par plaisir pur et jetons à la face hideuse des molochs qui ont voulu nous enterrer vivants.

     

    Car vivants, nous le sommes, et nous aimons la vie au-delà du supportable. D’autres ne se rendent par compte qu’ils sont vivants. La vie s’offre à eux en pure perte, par distraction, et c’est par distraction qu’ils la prennent, ou alors la routine, comme les piètres copulateurs du vendredi ou du dimanche.

     

    Nous les désirants, les languissants, les brûlés à l’intérieur, les fous d’amour, nous suivons à la trace, à l’odeur et même à la rumeur. « Nous faisons nos ablutions avec notre sang », et nous psalmodions jusqu’à l’évanouissement. Nous mendions à sa porte sans rien perdre de notre dignité. Ah ! Quel festin, les miettes qu’elle daigne nous jeter !

    Ici La voix des Arabes libres, frères et sœurs siamois de tous les humains libres. Comme eux candidats à l’arrachement et aux exils........"

    la suite ici

     

  • Le ciel orphelin de poètes

     "Une nouvelle planète a été découverte hors de notre système solaire. Elle a été baptisée OGLE-2005-BLG-390Lb, à partir du nom de son étoile, OGLE-2005-BLG-390."

    On est passé d'un Cosmos peuplé de divinités à un Univers qui se résume en une série de plaques d'immatriculation,

     

    Le ciel est-il devenu aussi froid et barbare pour nous parler dans une telle langue ?

     

  • De la barbarie

    aucun individu, aucune culture, aucun peuple n'est immunisé contre la barbarie. Le passé, le présent et le futur de l'humanité sont là pour le prouver

     

    ne voir le barbare que chez l'Autre c'est mettre déjà un pied dans la barbarie,

     

    le jour où le bourreau empruntera les yeux de sa victime,

    le jour où la victime cessera de rêver d'avoir le bras de son bourreau, la barbarie n'existera plus,

    mais hélas je doute que ce jour soit proche,

  • L'enfant et les deux météorites

    Un enfant trouva un matin deux grosses météorites dans le jardin de la maison familiale. Intrigué par la beauté et l’étrangeté des deux roches, il courut avertir son père qui aussitôt contacta la NASA. La NASA confia une météorite à un laboratoire d’astrophysique, afin de déterminer son origine  et offrit l’autre à un poète sculpteur.


    Quelques semaines passèrent, l’enfant voulut savoir ce qu’étaient devenues les deux météorites. Il se rendit dans l’atelier du sculpteur. Quelle fut sa surprise lorsqu’il découvrit, que ce dernier avait transformé la météorite en un beau et gracieux cheval. Ce qui étonna et émerveilla l’enfant, il passa le reste de la journée à admirer la sculpture à monter dessus jouant au chevalier.
    La nuit, il rêva d’un cheval ailé qui le transportait vers de lointaines contrées au delà des nuages.

    Le lendemain, l’enfant se rendit dans le laboratoire de recherche. Il ne trouva point de météorite, les chercheurs l’avaient réduite en mil et un morceaux pour faire des analyses. Ils offrirent au jeune garçon un ouvrage plein d’équations mathématiques et chimiques indéchiffrables. Ils y démontrèrent que la météorite provenait d’une galaxie ayant la forme d’un cheval. L’enfant fut déçu. Il rentra chez lui les yeux pleins de larmes.
    La nuit, il fit un cauchemar, le cheval qui le transportait la veille vers le pays des merveilles l’a renversé

     

    © Saïd Bailal

  • Vivre au présent

    Il y a plusieurs manières de vivre (au) le présent :

    à la manière des poètes, telle le "Ô temps suspend ton vol" de Lamartine ou telle le "ici et maintenant" de Rimbaud. Heureux ces êtres qui au moment de l'inspiration, réussissent à arrêter la marche du temps, vivant dans un présent éternel, loin des tumultes du monde.

    à la manière des "mejdoubs", ces êtres déracinés, ces êtres dont l'esprit est aspiré vers des contrées où passé, présent et futur se confondent dans un instant éternel.
    Heureux ces êtres vivant hors du temps, tout en vivant pleinement le temps des autres.

    à la manière des mystiques, ces êtres qui en atteignant l'extase parviennent à anihiler le temps pour le confondre avec le présent et se confondre avec lui. Heureux ces êtres qui parviennent à jouir pleinement d'un présent éternel.

    à la manière de certains philosophes, tel Saint Augustin ou Aristote, qui face à leur incapacité à vivre pleinement au présent ont voulu saisir le temps par leur pensée. Heureux ces êtres qui ont réussi à vivre au futur à défaut de vivre pleinement au présent.

    à la manière des millions de mes contemporains, ces êtres broyés par une hyper-modernité qui les bercent dans l'illusion de vivre au présent, en leur offrant des jouissances éphémères. Malheureux ces êtres qui se consument en consommant. Malheur à ces êtres une fois désillusionnés; ni la nostalgie d'un passé révolu, ni l'espoir d'un futur incetrain ne pourront combler les frustrations du présent.

     

    © Saïd Bailal