Les brûlures d'une rencontre (I)
C'est en 1905 alors que j'étais âgé de cinq ans et me trouvais à Bougouni, que je vis un Européen pour la première fois. C'était le commandant de Courcelles, seul Européen de tout le cercle. Accompagné de son interprète et d'un garde de cercle, il passait de demeure en demeure pour procéder au recensement de la population.
Quand tous les membres de ma famille furent réunis dans la cour, ma mère écarta les larges pans de son boubou et je me blôttis derrière elle. Nous nous approchâmes du commandant qui inscrivait les noms sur un grand registre. Lorsque je fus tout près de lui, j'avançai tout doucement ma main et posai le plus légèrement que je pus mon index sur son avant bras, je ne ressentis aucune brûlure. J'en fus extrêment déçu. Désormais pour moi, le Blanc était "une braise qui ne brûle pas". Telle fut ma première rencontre avec un Européen.
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« Reconnaître la vérité comme vérité, et en même temps comme erreur ; 
"Au firmament, une lune apparut, à l'aube,