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  • Le poème est leur enfant

    « si le poème est un fruit, le poète n'est pas un arbre. Il vous demande de prendre ses paroles et de les manger sur-le-champ. Car il ne peut, à lui tout seul, produire son fruit. Il faut être deux pour faire un poème. Celui qui parle est le père, celui qui écoute est la mère, le poème est leur enfant. Le poème qui n'est pas écouté est une semence perdue… »
    René Daumal

     

  • De la barbarie

    aucun individu, aucune culture, aucun peuple n'est immunisé contre la barbarie. Le passé, le présent et le futur de l'humanité sont là pour le prouver

     

    ne voir le barbare que chez l'Autre c'est mettre déjà un pied dans la barbarie,

     

    le jour où le bourreau empruntera les yeux de sa victime,

    le jour où la victime cessera de rêver d'avoir le bras de son bourreau, la barbarie n'existera plus,

    mais hélas je doute que ce jour soit proche,

  • L'enfant et les deux météorites

    Un enfant trouva un matin deux grosses météorites dans le jardin de la maison familiale. Intrigué par la beauté et l’étrangeté des deux roches, il courut avertir son père qui aussitôt contacta la NASA. La NASA confia une météorite à un laboratoire d’astrophysique, afin de déterminer son origine  et offrit l’autre à un poète sculpteur.


    Quelques semaines passèrent, l’enfant voulut savoir ce qu’étaient devenues les deux météorites. Il se rendit dans l’atelier du sculpteur. Quelle fut sa surprise lorsqu’il découvrit, que ce dernier avait transformé la météorite en un beau et gracieux cheval. Ce qui étonna et émerveilla l’enfant, il passa le reste de la journée à admirer la sculpture à monter dessus jouant au chevalier.
    La nuit, il rêva d’un cheval ailé qui le transportait vers de lointaines contrées au delà des nuages.

    Le lendemain, l’enfant se rendit dans le laboratoire de recherche. Il ne trouva point de météorite, les chercheurs l’avaient réduite en mil et un morceaux pour faire des analyses. Ils offrirent au jeune garçon un ouvrage plein d’équations mathématiques et chimiques indéchiffrables. Ils y démontrèrent que la météorite provenait d’une galaxie ayant la forme d’un cheval. L’enfant fut déçu. Il rentra chez lui les yeux pleins de larmes.
    La nuit, il fit un cauchemar, le cheval qui le transportait la veille vers le pays des merveilles l’a renversé

     

    © Saïd Bailal

  • Le doux malheur d'être poète

     

    Le destin m'a fait don

       de ce doux malheur

                  d'être poète

     

     

     

     

    Jaroslav Seifert

    Toutes les beautés du monde

    Le soir, alors que les cieux noirs des rues brûlèrent de lumières,
    qu'elles étaient belles les ballerines sur les affiches entre les lettres noires,
    des aéroplanes gris descendirent tout bas comme des pigeons
    et le poète resta seul au milieu de fleurs, ennivré.


    Poète, mon ami, meurt avec les étoiles, fane avec la fleur,
    personne ne s'enuiera de toi aujourd'hui,
    ton art mourra pour toujours avec ta gloire,
    car ils sont pareils aux fleurs funéraires;
    les avions qui se ruent brusquement jusqu'aux étoiles
    chantent à ta place, voyons, un chant aux tons de fer
    et sont beaux comme les riches fleurettes électriques sur les maisons de la rue
    sont plus belles que celles des balcons.

    .....

    la suite

  • Petite digression philosophique sur le plaisir sexuel

    Parlant du plaisir sexuel, la langue française utilise l'expression "prendre son pied", alors qu'en arabe marocain l'expression la plus courante signifie littéralement "porter sa tête".

     

    De part et d'autre des deux rives de notre mare nostra, on préfère user des extrémités pour désigner un acte dont l'aboutissement se joue surtout au centre et dont le plaisir innonde tout le corps.

     

    C'est pour cela que je reste convaincu que la vision du monde développée, sur l'un comme sur l'autre bord de la méditérannée, est une vision partielle et inachevée.

    Ceux qui persistent à croire que la vérité se trouve exclusivment sur l'une des deux rives se trompent. Ils feraient mieux de la chercher dans cete espace béant qui les sépare.

    © Saïd Bailal