Empreinte
cette empreinte connaîtra-elle la même postérité que celle que le dinosaure laissa dans la boue fraiche d'il y a quelques millions d'années ?
© Saïd Bailal
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cette empreinte connaîtra-elle la même postérité que celle que le dinosaure laissa dans la boue fraiche d'il y a quelques millions d'années ?
© Saïd Bailal
Un soir, au sortir d'une synagogue, s'adressant à Reb Seriel, Reb Noual dit :
- L'univers est une eau claire dans un bol de faïence. Tu peux serrer dans tes mains le bol, jamais tu ne saisiras l'eau claire.
- Je puis y tremper mes doigts ou la boire, lui répondit Reb Seriel.
- A quoi bon ? dit, alors Reb Noual. Tes doigts seraient vite séchés et ta soif n'aurait été apaisée qu'un instant.
Et il conclut :
- La soif est not lot.
Edmond Jabès, "le livre des questions"
Thalès affirmait que tout était eau, Héraclite que tout était feu, Pythagore que tout était chiffre, d'autres plus tard affirmèrent, équations à l'appui, que tout était énergie, d'autres que tout était onde.
Et si tout cela n'était, comme l'a dit si bien Wittgenstein, qu'une "querelle de mots" ?!
Epur mon cher Galilée, la nature ne parle pas, mais begaye dans un langage mathématique.
Au commencement était le verbe, mais un verbe torturé, tortueux qui échappera à jamais à tout instrument de mesure, sauf au souffle du poète, ce géomètre arpenteur de nos espaces cachés.
Promène-toi le long d'une rivière ou d'un lac, tu verras que les arbres plantés près d'un cours d'eau finissent toujours par se courber vers l'eau.
Ces arbres ne penchent pas parcequ'ils croulent sous le poids de leurs branches ou mûs par le désir de les abreuver.
comme tout végétal, l'arbre recherche le soleil. Et étant donné que le soleil se reflète très fort dans l'eau alors les arbres tendent vers son reflet le prenant pour le véritable soleil.
Sommes nous comme ces arbres condamnés à ne percevoir de la Réalité que son pâle reflet ?
© Saïd Bailal